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Quand deux cultures mijotent à l’unisson...
DEUX TERRES, DEUX TRADITIONS, LA MÊME POÉSIE DU FEU
Certaines recettes traversent les frontières comme des poèmes qu’on traduit sans les trahir.
En France, la poule au pot d’Henri IV parle d’amour autant que de réconfort. Elle dit la tendresse du terroir, la patience du dimanche, la paix retrouvée après les orages. À Taïwan, la soupe de poulet au lait de coco, au gingembre et à la citronnelle raconte d’autres paysages : ceux des moussons parfumées, du feu des herbes et de la douceur du lait. Entre les deux, un océan. Et pourtant, dans la vapeur, une même idée : le bonheur se prépare à feu doux.
Henri IV voulait que chaque laboureur ait sa poule au pot. Ce vœu n’était pas politique, il était humain. Dans la marmite, il voyait un royaume apaisé. De l’autre côté du monde, à Taïwan, la soupe de poulet est tout autant un remède qu’une déclaration d’amour. Le lait de coco y guérit les âmes, le gingembre y réveille les cœurs, la citronnelle y glisse une touche de lumière. Deux visions du feu, deux langages du soin, deux façons de dire la même chose : nourrir, c’est aimer.
Lorsque je prépare cette soupe, je pense à la personne à l’origine de la recette. Elle m’apprendrait à ciseler la citronnelle, je lui montrerais la lenteur bienveillante du bouillon français…
Recette publiée dans Le Crestois du 31 octobre 2025
Toutes les recettes de Rodolphe Dejour sont regroupées dans notre rubrique cuisine.






