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Saillans, vers un arrêté "anti-pesticides" ?

La municipalité pourrait organiser une votation citoyenne avant décembre, après un temps de concertation avec les habitants

Après la mairie de Saoû, c'est au tour de celle de Saillans de se pencher sur la problématique de l'épandage de pesticides de synthèse à proximité des habitations. Avec une différence : les élus de Saillans souhaitent appliquer à ce dossier la méthode participative qu'ils ont développée depuis 2014. Réunis en comité de pilotage le jeudi 19 septembre, les élus ont décidé de prendre position sur ce sujet après avoir été interpellés par le collectif des Coquelicots de Saillans. Depuis un an, ces habitants, qui demandent l'interdiction des pesticides de synthèse, se rassemblent tous les premiers vendredis de chaque mois devant la mairie pour alerter les élus.

La récente décision de Daniel Gilles, le maire de Saoû, de prendre un arrêté interdisant l'épandage de produits phytopharmaceutiques de synthèse à moins de 150 mètres des habitations, a sans doute pesé dans la décision des élus saillansons de se mettre en mouvement sur cette question. Mais méthode participative oblige, les élus n'ont pas souhaité prendre d'arrêté avant d'avoir consulté les habitants.

Un "groupe action projet", ou GAP, a donc été créé le 19 septembre. Ouvert à tous les habitants, il a pour mission de faire un état des lieux de la situation à Saillans, et notamment de déterminer précisément la surface agricole concernée. Le GAP aura aussi en charge d'organiser une réunion publique, qui pourrait être suivie d'une votation citoyenne avant le mois de décembre.

INCLURE LES AGRICULTEURS
La concertation publique devrait débuter courant octobre, après les vendanges. La municipalité souhaite en effet que les viticulteurs y prennent leur part. « Nous voulons éviter de prendre des décisions de ce type sans avoir auparavant créé un moment de concertation, avec les habitants et avec tous les acteurs concernés, en particulier les agriculteurs, » explique Fernand Karagiannis, élu à l'économie.

Si le maire de Saillans décide, au final, de signer un arrêté contraignant sur l'épandage des pesticides de synthèse, il ne manquera pas de se retrouver devant le tribunal administratif : les préfectures françaises ont en effet systématiquement poursuivi les maires ayant pris de telles initiatives (au moins 80 communes depuis le printemps 2019). Daniel Gilles, le maire de Saoû est d'ailleurs convoqué au tribunal de Grenoble, le lundi 30 septembre, pour répondre de sa décision de maintenir son arrêté du 2 septembre, considéré comme illégal par la préfecture de la Drôme...
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Plus d'informations dans notre édition du vendredi 27 septembre 2019

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