Les actus à découvrir dans le journal de la Vallée

                

Vendredi, numéro spécial du Crestois

Nombreux sont les lecteurs à nous avoir contactés pour nous demander ce que Le Crestois allait faire. La réponse est simple : au même titre que vous êtes Charlie depuis plus d’une semaine, vous êtes Le Crestois depuis toujours !

 «Il faut continuer, profiter de ce mouvement pour changer les choses en profondeur! » Plus que jamais, nos colonnes sont ouvertes à tous ceux qui ont envie d’imaginer comment faire perdurer le souffle de cette envie de crier «LIBERTÉ» chaque matin au réveil. Et ce mot, dans la Vallée, n’a jamais été pris à la légère, coûtant déjà de nombreuses vies locales au travers de l’histoire.

En 1857, déjà, un préfet écrivait : «Le mot liberté sur les populations impressionnables de ce département a un effet indéfinissable! » à une époque où «être libre» était un espoir, pas un acquis... Depuis, rien n’est retombé et pendant la Seconde Guerre Mondiale, les envahisseurs ont eu bien du mal à imposer leur diktat. Cette fois, si la Vallée s’est rassemblée, c’est bien parce que ses habitants ont senti qu’il se passait quelque chose de grave ! Alors ce dimanche 11 janvier, l’Insurgé ne s’est jamais tenu aussi droit, entouré de 4000 personnes qu’il était !

On sentait bien, en se frottant les uns aux autres, qu’il ne s’agissait pas simplement de montrer au Monde que non, la France ne se laissera pas abattre et qu’elle doit s’unir encore et toujours plus. Il fallait, en plus, qu’on aille toucher le voisin, qu’on puisse se mettre à côté d’un parfait inconnu et ressentir que pour lui aussi, c’était un devoir d’être là. Une sorte de lien fusionnel nécessaire après trois jours qui ont renvoyé chacun de nous à questionner son «moi intérieur». Alors les sourires étaient de retour, les accolades plus chaleureuses au sein d’une foule concernée mais qui ne faisait pas enterrement pour autant !

Les tambours du Transe Express étaient, comme toujours volontaires, pour motiver le cortège. Leur présence a choqué certains, qui pensaient être venues à une marche funèbre, mais qui se sont finalement accoutumés. Il faudra s’habituer à la tolérance, maintenant, car si l’on s’est affiché avec le slogan «Je suis Charlie», il faut assumer ! Assumer le fait qu’il s’agissait d’un acte de création et non pas simplement l’occasion de poster une photo sur un réseau social pour obtenir les félicitations du jury de la superficialité ou la palme d’or de la récupération politique !

Le Crestois est donc ravi de voir et de recueillir les mouvements d’expressions spontanés des habitants de la vallée. Dès lundi, chaque moyen de communication a été utilisé pour nous faire parvenir un dessin, un poème, une réflexion quant à se qui s’est produit en quelques jours. Forcément, Le Crestois, grâce à un certain moustachu, a toujours su ouvrir ses pages aux personnes qui le désiraient. Plus que tout, en ce moment, il faut laisser la parole à ceux qui, d’habitude, gardent leur vision pour eux, souvent pris de court par des spécialistes de la communication qui fagocitent la pensée et prennent toute la place. Si on veut faire bouger les choses, on va avoir besoin de tout le monde! C’est la raison pour laquelle Le Crestois se propose de servir de lien entre ceux qui pensent et ceux qui appliquent, afin d’offrir un espace concret de visibilité, à notre modeste niveau. On donne donc rendez- vous à tous les volontaires dans nos colonnes !

Les textes, dessins et photos de nos lecteur dans Le Crestois du 16 janvier 2015

Merci à Fabien Lacaf pour son illustration