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La disparition de Jean-Dominique Peyneau

L’ex-plume du Crestois s’en est allée le vendredi 23 avril.

redac crestois 2010
La rédaction du Crestois en 2010. JDP est le 4ème en partant de la gauche.

Il y avait les longs cheveux blancs qui voletaient un peu dans tous les sens et les grosses lunettes rondes. Il y avait le journaliste tapotant frénétiquement sur son clavier qui fut, des années durant, une figure de la rédaction du Crestois. Jean Dominique Peynaud, qui vient de nous quitter, fut, en effet, un des ses piliers et probablement de la ville aussi : il avait un profil inimitable et où qu’il ait été était aussitôt identifié. Quelques mois après son départ du Crestois, un groupe de ses amis avait publié, dans nos colonnes, un hommage à cet infatigable marcheur, ce qui révélait les amitiés qu’il suscitait.

Il courait la ville, bavardant avec beaucoup, connaissant bien des choses sur la cité. Le plus amusant était ses rapports avec Hervé Mariton dont il était, au sein de la rédaction du Crestois, le principal interlocuteur. Tout les opposait mais, au fond, très probablement, ils s’aimaient bien. Il nous raconta un jour avoir été réveillé à 4 heures du matin par un appel du maire qui voulait s’assurer que son propos avait été bien compris. Il désapprouvait bien des mesures de M. Mariton mais il le respectait, parfois même, dans nos conversations au journal, le défendait, et il n’est pas exclu que ces sentiments aient été réciproques.

Pourtant, Jean Do, comme nous l’appelions, était, de notoriété publique, très marqué à gauche. Il avait été au PSU (Parti socialiste unifié), avait fait la campagne de Huguette Bouchardeau lors de l’élection présidentielle de 1981 ; il avait été un militant syndical dans un début de carrière dans la banque.

Cependant, l’important ici est que Jean-Dominique avait au fond de son coeur une souffrance. Nous en savions infiniment peu, mais nous le savions. Jean Do s’ouvrait peu. Cela lui donnait un tempérament parfois ombrageux. Alors, nous nous tenions en retrait, nous ses camarades de la rédaction, dans l’attente de meilleurs moments.

Il est juste de dire que nous ne pensons pas qu’il ait eu une vie heureuse. Il l’a traversée dans la solitude. Et il est juste de reconnaître, à l’instant de conclure, qu’aussi fréquentes qu’aient été nos relations avec lui, il reste en lui une importante part de mystère. Cela n’enlève rien à notre affection pour lui.

Jacques Mouriquand

Article publié dans Le Crestois du 30 avril 2021

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