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OGM "cachés" : la Commission européenne travaille-t-elle pour l’agro-industrie ?

Tribune du 12 janvier 2024 de Roger Poulet.

Monsieur le Maire,

Jusqu’à présent, toutes les manipulations volontaires du génome des plantes en laboratoire étaient soumises à la législation sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) en vigueur au sein de l’Union européenne : obligation de réaliser des évaluations sanitaires et environnementales, étiquetage obligatoire des produits contenant des OGM, maintien d’une traçabilité sur toute la chaîne de production, mise en place de méthodes de détection et de monitoring des effets de ces plantes dans le temps. De plus, les États membres ont le droit d’interdire la culture d’OGM sur leur territoire.

Ce qu’on tente actuellement d’imposer, à travers une nouvelle réglementation européenne en cours de discussion, c’est un régime dérogatoire spécial – permettant de s’exonérer de ces règles – pour les OGM dit « de seconde génération ». Les organismes obtenus grâce aux « nouvelles techniques génomiques » ou NGT permettent « d’éditer » le génome comme on imprime, supprime ou remplace des lettres dans un texte (par le recours essentiellement à une technique appelée « CRISPR – Cas9 » ou « ciseaux génétiques ».)

Le recul, de plus de trente ans déjà, n’a pas suffisamment démontré que les OGM ont permis d’améliorer la productivité, la qualité nutritionnelle des aliments, l’autonomie des paysans et encore moins de diminuer la pression de l’agriculture sur l’environnement.

UNE LIBÉRATION MASSIVE DES OGM DANS LES CHAMPS ET DANS LES ASSIETTES !

Les produits issus de ces plantes seront donc sans contrôle, mis sur le marché et consommés par la population, sans avoir été évalués, et sans possibilité pour les consommateurs de connaître le caractère OGM des produits qu’ils achètent. En outre, les États perdront le droit de refuser la culture d’OGM sur leur territoire. Enfin, bien que les nouveaux OGM resteraient interdits dans l’agriculture biologique, aucune mesure de traçabilité ou de coexistence contre les risques de contamination ne permettra d’appliquer cette interdiction.

Roger Poulet

Tribune publiée dans Le Crestois du 12 janvier 2024

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